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Prévenir le syndrome du bébé secoué

Le 5 avril aura lieu la 4ème Journée Nationale du Syndrome du Bébé Secoué, une occasion importante pour rappeler qu’aujourd’hui en France :  

  • Plusieurs centaines de bébés en sont victimes chaque année (1).
  • Les victimes sont des nourrissons de moins d’un an. Dans 2/3 des cas, les victimes ont moins de 6 mois. Certains enfants victimes ont jusqu’à deux ans. 
  • 1 victime sur 10 décède des suites du SBS (2). 
  • Les ¾ des nourrissons présentent des séquelles graves et irréversibles sur le long terme (3) . 
  • Le syndrome du bébé secoué se caractérise par un taux de récidive élevé (55%) : les bébés secoués l’ont été en moyenne 10 fois (4). 

Le Syndrome du Bébé Secoué (SBS) est un sous-ensemble des traumatismes crâniens infligés ou traumatismes crâniens non accidentels (TCNA), causés par le secouement du bébé. Seul ou associé à un impact, ce geste violent provoque un traumatisme cranio-cérébral (5).

C’est un acte de maltraitance sur un nourrisson.

Quelles sont les séquelles possibles ?  

Plus de 10 % des bébés décèdent et 75 % gardent des séquelles irréversibles. 

Les lésions cérébrales secondaires peuvent entraîner des séquelles graves sur le développement de l’enfant, telles que : épilepsie sévère, paralysies, troubles psychomoteurs, déficits visuels ou auditifs, ainsi que des troubles cognitifs, du langage et du comportement. 

 

Le rôle du professionnel dans la prévention. 

Les professionnels de santé : relais de prévention  

L’arrivée du bébé est communément abordée comme un heureux évènement. Elle est pourtant aussi à l’origine de questionnements et d’inquiétudes. Les premières interrogations légitimes des parents tournent autour du sommeil, de l’alimentation et de l’allaitement. Mais il faut aussi garder à l’esprit l’émergence potentielle de situations à risque pouvant aboutir au syndrome du bébé secoué. 

Les professionnels de santé sont des acteurs essentiels dans la prévention et l’établissement du diagnostic. Ils sont une source privilégiée d’informations auprès des parents. Pour autant, le syndrome du bébé secoué n’est pas systématiquement abordé lors des consultations.  

Dans le but d’éviter que de telles situations se produisent, il est primordial d’informer les familles sur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer lors des premiers mois de vie de l’enfant et sur l’aide apportée par des professionnels.  

 

Quand aborder ce sujet sensible ? 

Le professionnel doit pouvoir détecter les situations à risque (violence conjugale, addiction, isolement social, etc.) et orienter les personnes vers des lieux ressources adaptées. Dans un cadre préventif du syndrome du bébé secoué, il doit aborder systématiquement les pleurs du bébé et répondre aux questions des parents. Plusieurs moments sont propices pour sensibiliser les parents, notamment lors du suivi de grossesse, de la préparation à la naissance, du retour de couche, en néonatologie, lors des consultations postnatales et des soutiens à domicile. 

 

Comment aborder ce sujet sensible ? 

Voici quelques pistes qui pourraient vous aider au moment d’échanger avec les parents :  

Pour les rassurer 

  • Dites-leur que les informations que vous allez aborder concernent tous les parents ; 
  • Rappelez qu’un bébé pleure et que c’est normal ! C’est son moyen d’expression. Un bébé pleure 2 à 3 heures par jour mais certains peuvent pleurer plus, même s’ils sont en bonne santé et si on s’occupe bien d’eux. 

Pour les aider à calmer leur bébé 

L’adulte peut :  

  • Vérifier que les besoins fondamentaux du bébé sont satisfaits (faim, soif, couche, chaud/froid) ou qu’il n’a pas de fièvre ; 
  • L’apaiser, le bercer, lui chanter une chanson ;  
  • Diminuer la lumière de la pièce ; 
  • Lui donner un bain ; 

Pour les aider à gérer leurs émotions, leur colère 

  • Leur expliquer que, si les pleurs deviennent difficiles à interpréter et insupportables, l’adulte peut :  
  • Poser calmement le bébé sur le dos, en sécurité ;  
  • Sortir de la pièce pour retrouver son calme ; 
  • Appeler son conjoint.e ou une personne de confiance pour prendre le relais  
  • Contacter une ligne d’écoute comme Allo Parents Bébé (0 800 00 3456). 
  • Informez qu’être parent peut faire naître un sentiment d’impuissance, de culpabilité et d’incompétence, pouvant aller jusqu’au sentiment de persécution (« pourquoi il me fait ça ? ») qui ne permet plus de réaliser la fragilité de l’enfant.  

La colère peut mettre dans un état « hors de soi » et rendre l’adulte violent envers le bébé.  

  • Faites-leur comprendre qu’il est nécessaire d’accepter ses émotions et d’y être attentif (irritabilité, pensées agressives, sensations physiques, etc.) afin de demander de l’aide. 
  • Incitez les parents à reconnaître les signes de colère, pour qu’ils trouvent les moyens de se calmer et évitent d’être violents ou de perdre le contrôle. 
  • Proposez des outils comme le thermomètre de la colère (6) qui facilite l’identification individuelle du processus menant à la colère.  

 

 

Pour les inciter à chercher de l’appui, de l’aide 

  • Encouragez les parents à demander de l’aide ou à passer le relais.  
  • Proposez-leur de partager leurs difficultés et d’établir un code pour signaler quand l’autre doit intervenir.  
  • Abordez le baby blues et la dépression post-partum des parents.  
  • En cas d’isolement, orientez-les vers des professionnels de la petite enfance, des centres sociaux, des maisons des parents, ou des lieux d’accueil enfant-parent.  
  • Encouragez l’implication de personnes de confiance et informez-les sur le dispositif relais parental, disponible dans certaines villes, pour les parents en difficulté. 

 

Que faire en cas de suspicion du SBS ? 

  • Si vous percevez l’apparition de symptômes, contactez les secours médicaux d’urgence « 15 ». 
  • Toute suspicion de secouement revêt un caractère de gravité qui nécessite de saisir le procureur de la République (correspondant au lieu de résidence habituel de l’enfant) au titre de la protection de l’enfant.  
  • Une copie du signalement doit être également adressée au président du conseil départemental (CRIP).  

 

En tant que professionnel, vous jouez un rôle essentiel dans la prévention auprès des parents. Afin d’aller encore plus loin dans cette mission, nous vous encourageons vivement à consulter les ressources mises à votre disposition par Enfance & Partage : 

  • Le guide « Syndrome du bébé secoué : de la prévention à la protection », pour approfondir vos connaissances et affiner vos pratiques de prévention ICI 
  • Le flyer à destination des parents, disponible en versions française, anglaise et espagnole, que vous pouvez télécharger et partager pour élargir votre action. 

 

Enfance & Partage dispose également du numéro vert :

« Stop maltraitance » : 0 800 05 1234. 

Ce service accueille, écoute, soutient et oriente les victimes de violences et leur famille. Il renseigne également les professionnels sur les démarches à entreprendre. 

L’association propose également des sessions d’information et de sensibilisation à destination des professionnels : « PRESA » (Prévenir, Repérer, Ecouter, Signaler, Agir) sur toutes les formes de violence et sur le Syndrome du Bébé Secoué. Pour plus d’information, vous pouvez vous renseigner auprès du comité local le plus proche ICI 


Bibliographie

(1) L’Haute Autorité de Santé 2017.

(2) Un chiffre confirmé par les experts mobilisés dans le cadre de la campagne, basé entre autres sur la publication du BEH, Santé publique France, 2019.

(3) BEH, Santé publique France, 2019.

(4) L’Haute Autorité de Santé 2017.

(5) L’Haute Autorité de Santé 2017. Syndrome du bébé secoué ou traumatisme crânien non accidentel par secouement.

(6) Adapté par le centre hospitalier universitaire de Montréal Saint-Justine.

25.03.2025
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